Flash info
Accueil Missions terrains

Missions terrains

MISSION ABIDJAN - KORHOGO

03 / 01 / 2017

Mission du 21 au 25 Juin 2016 dans la région du Poro et sur l'axe Abidjan - Korhogo.


Le contrôle routier, outre le contrôle des comportements infractionnels en matière de circulation routière, doit également veiller à la fluidité du trafic, à la sécurité de tous les usagers de la route et aux désengorgements des axes routiers. Le principe de base étant donc la libre circulation des personnes et des biens.


A contrario, il n’est pas rare aujourd’hui de voir des forces commises au contrôle routier, s'adonnent à des pratiques anormales le long des axes routiers du pays surtout dans les contrées les plus reculées. Ces pratiques vont des contrôles tatillons à des actes de perceptions illicites ; voire de tracasseries de tous genres, le but final étant le racket.


Ainsi, suite aux plaintes récurrentes de ses populations victimes de racket au cours des contrôles routier, le Préfet de région du Poro a sollicité l’Observatoire de la Fluidité des Transports dont l’une des missions est de lutter contre le phénomène du racket et de démanteler les barrages illégaux sur l’ensemble du territoire ivoirien.


Cette sollicitation a pour but de mener une mission d’inspection et d’évaluation du contrôle routier dans la région du Poro, particulièrement dans la localité de Korhogo, afin de pouvoir éclairer un éventuel redressement de la situation et la  prise de décision corrective au niveau local.


Accédant à la requête de monsieur le gouverneur de la région du Poro, le Secrétaire Général de l’Observatoire de la Fluidité des Transports, monsieur TOURE Abdoulaye a diligenté une équipe dans cette région du 21 au 25 juin 2016.


 


Objectif de la Mission:


Contribuer à l’amélioration de la fluidité routière et lutter contre le racket dans la région du Poro.


 


Méthodologie :


Un sondage  par  questionnaire 


L’observation directe ou « la Mission espion »


Des entretiens complémentaires


Résultats de l'Enquète:


Temps de controle routier






















































AXE



Km



Nombre de barrages traversés



Temps de contrôle par type de véhicule



Durée moyenne par axe



Durée moyenne au 100 KM



Type de véhicule



Durée (mn)



Korhogo-Boundiali



102



6



Tricycle


Mototaxi


Mini car


Camion (KIA)



2


2


6


10



12


12


36


60



11,7


11,7


35,3


58,8



Korhogo-Kanawolo



91,6



11



Tricycle


Mototaxi


Mini car


Camion (KIA)



-           


-           


9


11



-           


-           


99


121



-           


-           


108,1


132



Korhogo-Sinématiali



35



5



Tricycle


Mototaxi


Mini car


Camion (KIA)



3


2


7,5


7



15


10


37,5


35



42,9


28,6


107,1


100



Korhogo-M’Bengué



83,7



5



Tricycle


Mototaxi


Mini car


Camion (KIA)



2


2


10


12



10


10


50


60



11,9


11,9


59,7


71,7



 


Les perceptions illicites 



























































































































Axe



Km



Nombre de barrages traversés



Types de véhicules



Paiements illicites moyen par type de véhicule



Paiements illicites moyen par axe



Paiements illicites moyen au 100km



Korhogo-Boundiali



102



6



Tricycle



750



4 500



4 412



Mototaxi



750



4 500



4 412



Mini car



1 500



9 000



8 824



Camion (KIA)



1 500



9 000



8 824



Korhogo-Kanawolo



91,6



11



Tricycle



 



 



 



Mototaxi



 



 



 



Mini car



1500



16 500



18 013



Camion (KIA)



1 500



16 500



18 013



Korhogo-Sinématiali



35



5



Tricycle



750



3 750



10 714



Mototaxi



750



3 750



10 714



Mini car



1 500



7 500



21 429



Camion (KIA)



1 500



7 500



21 429



Korhogo-M ‘Bengué



83 ,7



5



Tricycle



750



3 750



4 480



Mototaxi



750



3 750



4 480



Mini car



1 500



7 500



8 961



Camion (KIA)



1 500



7 500



8 961



 


Commentaires:


Les paiements illicites dans la zone d’enquête sont occasionnés par plusieurs facteurs.


D’abord, le manque du titre de transport. Ce facteur amène les transporteurs à proposer de l’argent aux agents commis au contrôle pour leur faciliter le passage. Ce faisant, les agents de l’ordre,  conscients de ce handicap de la plupart des transporteurs, érigent des barrières partout, au mépris de leur mission, pour racketter.


De là, va naitre un autre facteur qu’on a appelé l’usage. En effet, ce facteur très dominant dans le milieu, est un genre de traité de non-agression entre l’agent de l’ordre et le conducteur. Contre le versement « d’un tribut » d’un montant variable selon le type de véhicule et invariable selon le passage, par le transporteur à l’agent de l’ordre, celui-ci fermera les yeux et ne contrôlera pas.  Ce montant est de 500 Frs par jour et par poste traversé pour les motos et tricycles ; 1000 Frs pour les mini-cars et camions KIA. Ces montants peuvent virer au double si les forces de l’ordre décident de ne pas appliquer « l’usage ». Bien que cela assure une certaine célérité de la circulation des personnes et des biens, ces pratiques sont cependant symptomatiques du niveau de corruption sur nos routes et aussi des pertes et un manque à gagner pour l’Etat.


 


Récommandations:


En vue d’améliorer l’environnement des affaires et de faciliter la libre circulation des personnes et des biens, le gouvernement ivoirien dès juillet 2011, a adopté un arrêté interministériel limitant le nombre de barrages à 33 (trente-trois) localités, sur toute l’étendue du territoire national. En application dudit arrêté, le Ministère des Transports à travers l’Observatoire de la Fluidité des Transports (OFT) organise régulièrement des missions sur tous les axes routiers du pays. Ces missions sont de plusieurs ordres et visent des cibles diverses. Il y a :



  • Les missions de sensibilisation des acteurs du transport ;

  • Les missions de lutte contre le racket et les tracasseries routières ;

  • Les missions de démantèlement des barrages illégaux avec l’ULCR ;

  • Les missions d’étude et de suivi des indicateurs de performance économique ;

  • Les missions d’observation et de collecte de données relatives à la question des barrages routiers.


A ce jour, la situation des barrages routiers en Côte d’Ivoire a connu une amélioration significative avec l’atteinte de l’objectif des 33 localités devant abriter des barrages routiers ; ce nombre en réalité, est désormais passée à 29 (vingt-neuf) localités ; les postes d’Abidjan, Elibou, Yamoussoukro et Aboisso n’existant plus.


Cependant le fléau du racket demeure et continu à gangrener notre économie, en influant négativement sur le revenu des populations actives et globalement sur le cout de la vie qui va galopant. Le présent rapport sur le contrôle routier dans la localité de Korhogo en est une illustration. Effectivement dans cette localité, quel que soit le type, tous les postes font du contrôle systématique. Cette étude a montré que tous ces postes faisaient du contrôle non pas pour faire respecter les exigences à l’origine de leur mission, mais pour intimider, tracasser les usagers, en somme les « racketter ».  


Face à la résistance et l’accroissement du racket sur nos routes, les dispositions déjà prises par l’OFT devraient être renforcées par les mesures suivantes :



  • A l’endroit des autorités préfectorales

  • Continuer la sensibilisation des forces et des autres acteurs au     cours des réunions de sécurité et des rencontres avec les populations ;

  • Faire des visites inopinées sur les axes routiers pour appréhender les agents indélicats ;

  • Veiller au respect des consignes par les agents ;

  • Demander aux populations d’identifier les agents auteurs de tracasseries à partir de leurs bandes patronymiques ;

  • Créer un cadre de sanction avec les autorités militaires locales des agents indélicats ;

  • Contribuer à l’instauration d’une censure sociale du racket dans la localité par des campagnes de sensibilisation, par l’implication des chefferies traditionnelles et des groupements socioprofessionnels ;

  • Encourager les transporteurs à s’organiser en Groupement d’Intérêts Economiques (GIE) pour le renouvellement du parc de véhicules vieillissant dont une majorité n’est pas en règle (visite technique) à travers le FDTR (Fonds de Développement du Transport Routier).


 



  • A l’endroit des autorités militaires

  • Sanctionner les agents malveillants et coupables de perceptions illicites;

  • Sensibiliser les agents au strict respect des consignes inscrites sur les Bulletins de Service; 

  • Instaurer le contrôle certifié au départ des gares ou à partir du premier poste de contrôle abordé, par la délivrance d’un certificat de contrôle et le scellage du véhicule ;

  • Retirer les agents « anti-drogue » du contrôle routier ; ils favorisent les contrôles tatillons à l’origine des tracasseries, des pertes de temps et des perceptions illicites ;

  • Sanctionner les agents non identifiables et qui volontairement cachent leurs bandes patronymiques ;

  • Mettre à disposition du public un numéro téléphonique pour enregistrer les plaintes des usagers et leur porter assistance en temps réel.


 



  • A l’endroit des transporteurs, conducteurs et des autres usagers

  • Mettre à jour les pièces afférentes aux véhicules ;

  • Respecter les normes et la réglementation en vigueur en matière de transport ;

  • S’inscrire dans la politique de renouvellement du parc automobile ivoirien ;

  • Appeler l’OFT ou l’ULCR en cas de contrôle abusif et de racket sur les axes routiers aux contacts diffusés lors des missions de sensibilisation ;

  • Identifier tous les agents malveillants .


 



  • A l’endroit des partenaires au développement et des pouvoirs de décisions de l’Etat

  • Renforcer les capacités d’intervention de l’OFT ;

  • Création d’un centre d'écoute à l’OFT ;

  • Matérialiser les points de contrôle autorisés ;

  • Faciliter l’établissement et la vulgarisation des procédures d’acheminement des produits agro-pastoraux ;

  • Financer les missions d’études et de suivi des indicateurs de performance économique ;

  • Aider l’OFT à devenir un véritable centre d’information économique.